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Hélène Dorion, Corps-forêt, Corps-intime

  • Photo du rédacteur: Juliette Arnaudet
    Juliette Arnaudet
  • 30 juil. 2023
  • 2 min de lecture


Depuis quelques mois, je découvre les magnifiques oeuvres des poétesses féminines québécoises. Parmi elles, une poétesse contemporaine toujours en route, toujours en création : Hélène Dorion.

Elle a émergé cette année en étant proposée dans les oeuvres au programme du Baccalauréat 2023, une première en France! Elle est déjà très connue au Québec.

J’ai récemment lu son recueil choisi pour l’épreuve de français et j’ai eu un vrai coup de coeur!


On entre dans la forêt mis en scène par Hélène Dorion comme dans un immense océan: ça fourmille, ça respire, ça craque, ça brûle, ça marche, tout est interconnecté et incroyablement vivant. Ce n’est pas une simple forêt: c’est un corps-forêt, les émotions de la poétesse et par extension, de l’humanité s’imprègnent depuis les racines des arbres jusqu’à leur cime.


Les chagrins et les joies s’entremêlent dans cet écosystème ancestral, mystérieux, ancré.

Le corps-forêt se déploie au fur et à mesure des pages, à travers toutes les émotions possibles.

La mémoire de la forêt se mêle à la mémoire de la voix lyrique et on ne sait plus quelles sont les émotions humaines ou (sur)naturelles. Mais tout est lié, tout est mémoriel et tout est à sa place.

C’est un chant de la terre que convoque Hélène Dorion, un chant qui nous ramène à une nécessité toujours plus urgente: retrouver la nature qui est en nous et avec nous.



Quelques extraits :



Notre marche au bout des ombres

L’aube recommencée

L’arbre haut des bonheurs

Et de nos déchirures

Le murmure de la haine

À l’oreille de l’amour


Ecoute


L’écho de nos rêves dans le vent qui s’enfuit

Le souffle des mers

Nous enlace comme un corps

Choses muettes et nues

Que ton chant accorde

Pour éclairer le néant


Une fleur déchire le silence

Un mouvement d’herbes le froisse

Écoute les cloches les pétales

La chair et la joie (…)


_________________________


Tu t’arrêtes

Pour que traversent

A l’embranchement

Les chagrins jamais avoués

De tant de visages

Éparpillés parmi les heures

Gestes et tâches

Qui ensemencent nos vies


________________________


Les jours tombent comme

Cassent les troncs

Dans le cercle des ans

Tombe le fruit


Quand la foudre me surprend

Je pourrais ne plus trouver

La maison

M’enfermer

Dans la nuit des autres


_________________________


Mes forêts sont un long passage

Pour nos mots d’exil et de survie

Un peu de pluie sur la blessure

Un rayon qui dure

Dans sa douceur


Et quand je m’y promène

C’est pour prendre le large

Vers moi-même


___________________________



Pour aller plus loin :


Hélène Dorion a composé une playlist spécialement en lien avec son recueil Mes forêts.

Pour l'écouter :





A bientôt!


Juliette










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