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Racines ~ Le Sanctuaire

  • Photo du rédacteur: Juliette Arnaudet
    Juliette Arnaudet
  • 14 avr. 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 avr. 2020

Pourquoi le Sud me fascine-t-il autant ? Pourquoi y ai-je des souvenirs qui sont restés pour toujours ? Puisque je ne pourrai pas y descendre cette année, j’ai décidé de voyager par l’esprit. De me questionner sur ce lien qui ne se tarit pas, même si je ne suis pas née dans le Sud. C’est un dédale de perception, de contemplation, parfois de répétitions. Une série! Premier voyage en pèlerinage. Une chapelle au-dessus de l’immensité du large, un lieu qui m’a guéri de bien des maux.



LE SANCTUAIRE

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » Matthieu, 16 : 24



Tu rêves encore de ce petit coin de paradis.


Ferme les yeux. Au bord du monde tu t’évades, et ton esprit s’est élevé. Tu sais que cela touche un peu ton âme, mais tu n’arrives pas à mesurer l’impact. L’eau fraîche, un contact granuleux, ta peau brûle.

C’est ton cœur qui brûle et que tu ne sais plus comment contrôler. Ton sanctuaire est ton armure. Tu ne souries pas, l’univers suffit à te maintenir dans la réalité. Le vertige du soleil, la mer danse alors que tu t’enfermes en toi-même. Tu souffles fort, efforts décuplés dans le vide, entre les nuages et les oiseaux. Habitude des balades entre les rochers, tu aimes observer le moindre mouvement du sel et du liquide transparent. N’ai pas peur de ce que tu ressens. Les reflets de turquoise te rendent aveugle à la moindre douleur, le soleil t’étreint, le vent t’apprend à respirer à plein poumons. Tu te sens libre.

Est-ce que ta mémoire se rappelle aussi des soirs où tu lisais Baudelaire, là-bas ? Et Rimbaud t’emmenait dans ses errances, les mots te guidaient. Est-ce qu’elle se souvient aussi des bateaux, de l’odeur âcre de la mer ?

La saveur d’une boisson glacée. Tu sens le temps infini. Le sable guérit toutes les blessures de ton corps, puis bientôt les blessures de ton esprit. Ton âme se relit désespérément au sanctuaire. N’ai pas peur de perdre. N’ai pas peur de changer. Tu reviendras dans cet univers qui te laisse grandir à ton rythme. Une cassure. Le souvenir reste.

Année plus tard. Tu (re)ssens. Tout te semble plus éphémère, tu émerges d’un long égarement, mais tu es toujours là. Les galets lisses, la peau pâle, tes yeux fatigués. Le combat intérieur t’a épuisé alors tu écartes les bras au-dessus des arbres, au-dessus des fleurs, au-dessus de la vie. Tu laisses le ciel prendre le relais de tes peines, tu gardes la force, la puissance, tu gardes l’espoir d’une paix.




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