"A Real Pain", Jesse Eisenberg (2025)
- Juliette Arnaudet
- 8 avr.
- 2 min de lecture
« A Real Pain » raconte l’histoire de David et Benji Kaplan, deux cousins vivant aux Etats-Unis qui décident de faire un voyage guidé en Pologne, sur les traces de leur grand-mère récemment disparue, qui avait fuit son pays durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le voyage s’inscrit dans un contexte de visite commémorative du génocide des juifs en Pologne. Le film nous plonge dans cette période sombre, tout en faisant un focus sur la relation entre les deux cousins, qui ont des vies très opposées : l’un a une vie bien rangée avec une famille à New York, l’autre n'a pas d'emploi ni de lieu fixe.
On suit donc David et Benji dans cette traversée de la mémoire et cette traversée des sentiments, ceux qu’ils avaient pour leur grand-mère et ceux qu’ils ont l’un pour l’autre. Les échanges sont tendres, drôles et honnêtes. Si Benji a peu de filtre en société et si David est un peu maladroit, les deux cousins s’équilibrent finalement dans leur manière d’être et leur volonté de découvrir leurs origines. J’ai été touchée par la manière dont cette relation était montrée à l’écran, qui donne une représentation très juste de deux hommes qui n’ont pas peur de faire face à leurs émotions.
On comprend aussi que derrière son assurance et sa joie débordante, Benji porte en réalité une grande souffrance, qui semble faire miroir avec leur voyage vers leur passé.
J’ai aussi beaucoup aimé le style cinématographique : plutôt que d’avoir une multitude d’informations, on devine à travers des plans larges, fixes ou en mouvement, les absences laissées derrière des rues, des immeubles ou des jardins qui accueillaient autrefois des commerces et des quartiers juifs. On vit d’autant plus les émotions qui traversent les personnages, comme si on faisait le voyage avec eux. Le rythme est bon, sans longueur.
À la fois émouvant et dramatique, le voyage semble donner à David et Benji un nouvel élan, bien qu’on ne sait pas vraiment ce qu’il advient d’eux. Comme eux, on est laissé en suspens, avec des larmes de joie et de tristesse encore au coin des yeux.
À voir !
À bientôt !
Juliette
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