'Cold War', Pawel Pawlikowski (2018)
- Juliette Arnaudet
- 27 juin 2019
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 août 2020
Le ciel, à travers le toit ouvert d’une église hors du temps et de l’agitation des villes, observe la vie des amants tel le Chœur dans une tragédie grecque. J’ai retenu mon souffle lorsque la lumière est apparue, incroyablement belle, sur l’écran en noir et blanc. Il y a ces yeux clairs et ces visages marqués. Il y a les chants qui emplissent soudainement l’espace dénudé, qui emplissent l’espace du cœur, fascinants et déchirants à la fois. Il y a la beauté des regards. Il y a l’amour, l’amour fou et inclassable entre deux êtres dans une violence et une oppression qui ne leur laisse pas le choix. L’amour se distend ou se retrouve pendant la période de la Guerre Froide, entre l’Allemagne, la Pologne ou la France. Une ligne similaire, une constante séparation. Il y a aussi l’immersion dans un mode de vie et une atmosphère. La bohème parisienne, les cafés enfumés, les soirées mondaines, la vie d’artiste. L’hiver qui isole les êtres. La nuit qui laisse place à une autre liberté, la joie et le calme. De chaque scène émerge une élégance brute, un ébranlement qui laisse dans une incertitude, un serrement de cœur face à la cruauté d’une époque et au désespoir qui habite, en sourdine, les deux exilés de ce film. Les images parlent d’elles-mêmes. Il faut se laisser emporter par ce combat pour le bonheur à n'importe quel prix.
Deux extraits du film:
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