L'Odyssée de Paris ~ (Novembre 2019)

Il a fallu d’abord décider de l’endroit qui serait le plus propice pour aborder Paris sans être frigorifiée dès le matin. Le musée d’Orsay semblait être une bonne introduction, temple des œuvres impressionnistes dont je suis fascinée depuis plusieurs années. Pas de portable, pas de connexion avec le monde extérieur pour mieux prendre le temps de s’arrêter devant les tableaux.

Plusieurs frissons m’ont parcouru pendant la visite, car j’y ai découvert des peintures que je n’avais jamais vues en vrai. Ils étaient sous mes yeux, durant quelques minutes, ces regards de portrait adulés, ces détails de nature morte, ces pommes de Cézanne, ces toiles de Monet et Renoir.

Les touches de couleurs déclinaient l’univers, déconstruisant les ombres, le soleil, les ondes vertes et bleues de la mer. Quatre heures dans ce musée et je ne les ai pas vu passer. Je me suis assise, observant attentivement le portrait en face de moi, simple et lumineux d’une jeune femme dont je me souviens encore de la robe ciel, entourée de coquelicots, la peau illuminée et le regard baissé (à quoi penses-tu ?).

Passage à une autre porte, traversée d’une église et direction le Quartier Latin, célèbre pour son apparence et son atmosphère de petit village à l’intérieur de Paris. En effet, les tableaux ne se sont pas arrêtés qu’au musée d’Orsay : mon cœur pétillait en admirant les typiques immeubles parisiens, crème et gris ou encore les scénettes des balcons (tiens, regarde, des amis qui boivent un verre de vin en observant eux-mêmes la poésie quotidienne). A Paris, il faut savoir où s’éloigner de la réalité.

Quelques heures jusqu’au lendemain matin et la découverte du quartier de Saint-Denis. Premier arrêt dans la Basilique Saint-Denis, connue pour être la nécropole des rois de France. Les magnifiques vitraux avec les diverses figures des rois me regardant depuis le ciel se mêlaient à la musique étincelante de l’orgue, accompagnant les chants de la messe. Peu après, la découverte du grand marché couvert de Saint Denis avec des odeurs entrainantes et le monde entier qui semble se rassembler.

Nouvelle composition. Une longue visite des marchés aux puces, un de mes endroits préférés depuis cette deuxième visite. Je suis redevenue une enfant, m’émerveillant de tout et de rien, et un rien devenait absolument tout. Là, une machine à écrire (un jour…) ! Là, de vieilles cartes postales ! Là, des tableaux, de la vaisselle du début du XIXe siècle, des collections de vieux journaux, des décorations d’intérieur, des étagères entières de livres ! A chaque coin de rue, un nouveau marché aux puces, avec une histoire différente.

Pourquoi s’intéresser à de tels objets, oubliés depuis longtemps au fond des greniers, des caves ? Pourquoi s’intéresser à ce qui est passé ? Parfois, je me dis que j’aurais bien aimé être transportée dans toutes ces époques, échanger avec les artistes, artisans, peintres, qui avaient produit ces bouts de vie qui me parvenaient encore maintenant.

Un court passage au cimetière du Père Lachaise, alors que la pluie arrivait au cours de la promenade. Un immense jardin de stèles diverses, d’immenses mausolées. Mon cœur s’est à la fois serré et empli de ce lieu de repos.

Le Paris littéraire s’est ensuite éveillé. Un chocolat chaud au café des Deux Magots, une institution où tous les grands écrivains et poètes tels que Verlaine, Rimbaud, Mallarmé ou Hemingway y ont passé de nombreuses heures à créer. Je ne pouvais absolument pas passer à côté de ce lieu ancré de tellement d’échanges, de mouvements et de poésie. Le café était somptueux, très chic et parisien, mais très agréable et stimulant. Un merveilleux moment.

Un Paris sous un ciel nuageux, une galerie d’arts naturels et de langages multiples.

A quand la troisième odyssée ?