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"Nomadland", un road-trip américain moderne, Chloé Zao (2020)

  • Photo du rédacteur: Juliette Arnaudet
    Juliette Arnaudet
  • 30 juin 2021
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 juil. 2021



Elle a aménagé son van avec des souvenirs encore collés à ses vêtements et ses pupilles.

Il fait froid, les couleurs bleues envahissent l’espace.

C’est le départ.


Fern est mystérieuse et sans attaches. Son espace minuscule lui offre de la soupe préparée au réchaud et des couvertures empilées. Elle travaille par petits bouts à Amazon, où elle rencontre une autre nomade qui lui propose de la rejoindre à une réunion d’une communauté de voyageurs vivants en van, en plein désert.

Fern hésite mais s’engouffre finalement dans ce rassemblement et les rencontres.

Trois rencontres hautes en couleurs, trois chemins de vie un peu cabossés.


Tous ont eu besoin de guérir en avalant des kilomètres, tenter d’accrocher un peu les étoiles, chercher un souffle plus simple, plus humain. Fern enchaîne par la suite les petits boulots, et laisse à chaque fois un de ses compagnons repartir.

Et elle ? Comment va-t-elle guérir ?


Elle voyage. Se baigne nue dans une rivière. Respire.

Elle a une carapace immense, derrière sa crinière grise et son silence.

Elle nous laisse des pistes, des questionnements sur le sens de la vie, de la famille, du passé qui construit le présent, de la solidarité et du monde gangréné par le profit.

De l’appel du grand large qui pousse à se déraciner pour mieux vivre.


Les fantômes de Fern partent, d’autres lui tiennent la main jusqu’à ce qu’elle prenne la route seule.

Toujours l’espace sans aucune ancre, à part le soleil couchant.

Elle ne tombe pas amoureuse, elle ne peut pas, elle reste de passage dans les familles, écho de sa propre famille qui n’existe plus. Elle n’a pas eu d’enfant, le gouffre était immense.


Elle prend une inspiration, fait le tour, miroir d’une vie familière.

Et elle repart.


Je suis sortie de la salle de cinéma ébahie (d’autant plus que c’est mon tout premier film en salle depuis un an !!), avec le cœur plus léger.

J’ai complètement voyagé et accompagné la vie de Fern et de tous les autres, retrouvant des fourmillements fébriles face à la liberté et solitude choisies, au goût du sel et du vent, à la douce musique des retrouvailles avec l’obscurité face à l’écran.

A la douceur de la compréhension et à l’amour.


Ce film est gracieux.

Brut.

Un grand instant d’envol.



Le trailer du film:









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